samedi 2 décembre 2017

Les multiples apparitions de Bouxières-aux-Dames (54)


J'avais eu l'occasion lors d'un article précédent de mentionner ce village pour ces apparitions dites "Mariales". Je vais rassembler ici tout ce que l'on sait, mais pour commencer, plantons un peu le décor ...

Bouxières-aux-Dames est un village perché et orienté Sud-Nord non loin du confluent de la Meurthe et de la Moselle (lieu-dit "la gueule d'Enfer"), situé au Nord, Nord-Est de Nancy.




De nombreux vestiges Gallo-Romains et Mérovingiens ont étés mis à jour au 19 ème siècle à proximité de l'église. La première mention du village apparaît dans une charte de 780. Mais c'est en 935 (ou 936 selon les sources) que Saint Gauzelin, ancien évêque de Toul fonda une abbaye de Bénédictines sur la partie sommitale du village. Celle-ci fut sécularisée probablement au XV ème siècle et occupée alors par un chapitre de Chanoinesses nobles séculières (qui ne prononçaient pas de voeux). Le chapitre finira par déménager sur Nancy au lendemain de la Révolution suite à la destruction de l'édifice qui servit de carrière de pierres pour les constructions du village.

 Aujourd'hui, seuls restent une partie du cloître et la crypte de Saint Gauzelin dans son état d'origine (une des dix plus anciennes de France), celle-ci fut d'ailleurs devenue très vite l'objet d'un pèlerinage à l'époque.

Les vestiges existants (Cliquez)

L'ancien promenoir des Chanoinesses subsiste également. En 1750, les Dames de l'abbaye ont fait arracher en forêt 300 tilleuls pour les replanter sur le lieu-dit "la pelouse". Elles ont ainsi crée des allées formant une étoile à 8 branches. Ce lieu est aujourd'hui devenu une agréable zone de promenade et pourquoi pas de veillées ;-)

Pour info, le village voisin de Lay-Saint-Christophe est l'un des berceaux des dynasties Mérovingiennes et Carolingiennes puisqu'il n'était autre qu'un lieu de résidence des maires du palais d'Austrasie. Ceci n'est peut-être pas si anodin ...





Représentation 3D de l'abbaye de Bouxières-aux-Dames d'après divers documents



Le contexte géologique et hydrogéologique:

Il s'étale principalement entre le Toarcien inférieur en passant par l'Aalénien et le Bajocien supérieur. 

Ainsi à la base (Toarcien inférieur), nous trouvons des "schistes carton", des marnes bitumineuses sombres composées de nodules calcaires ou phosphatés. Des marnes à septarias, quartzeuses et micacées dans les grès supraliastiques du Toarcien moyen. Du minerai de fer (ou Minette de Lorraine) dans l'Aalénien. Des marnes micacées, calcaires sableux et calcaire à entroques dans le Bajocien inférieur et des calcaires à polypiers à l'étage supérieur.

La commune est sujette à de fréquents glissements de terrain. Trois nappes alimentent les sources et sont un facteur aggravant dans le déclenchement des glissements de terrain. Une carte ZERMOS publiée en 1979 tient compte des zones à risques sur la commune.

En revanche le risque sismique est quasi nul.



Carte des Zones Exposées à des Risques liés aux Mouvements du sol et du sous-sol





Notons l'absence totale de failles géologiques sur le territoire de la commune. Aucune cavité naturelle n'est signalée sur les sites ad-hoc (Infoterre, le projet IKARE, etc...). Il existait une mine de fer qui sera exploitée entre 1860 et 1932.

Et nos apparitions Mariales et autres PAN me direz-vous ? Eh bien avant, il faudra passer par la case légendes pour appréhender de manière exhaustive pourquoi ce lieu serait-il si important en matière d'observations ?

De pieuses légendes racontent qu'un sanglier se réfugia dans le taillis voisin, sur un autel mystérieux, ou dans la nuit d'étranges lumières apparaissaient. Là se dressa l'abbaye. Un ange apporta le calice et un évangéliaire, visibles aujourd'hui au trésor de la cathédrale de Nancy. 

Sur la tombe de l'évêque St Gauzelin, mort en 962, enterré au monastère de Bouxières, eurent des miracles. On vit dans le ciel apparaître, lumineuse, la figure de l'évêque, qui fut aussitôt canonisé.

Comme nous pouvons le constater, il est déjà depuis fort longtemps, question de lueurs étranges qui à l'époque furent associées au divin. En réalité, il se pourrait bien que nous soyons en présence d'autre chose... Une sorte de "petit Hessdalen Lorrain" qui s'active parfois pour des raisons que nous ignorons.

Mais revenons sur les faits chronologiques plus récents en matière d'observations ...

Raoul Robé signale dans son "catalogue des rencontres rapprochées humanoïdes du Nord-Est de la France et du Luxembourg", qu'en 1909, un habitant du village de Bouxières-aux-Dames, biologiste membre de l'Académie des Sciences de Nancy, se souvenait, bien qu'étant enfant au moment des faits de nuit, il avait observé l'atterrissage d'un engin avec silhouettes humaines autour de lui, sur le "Chemin des Corvées".


Beaucoup de curieux, dont sa future femme, étaient venus constater les traces laissées par l'engin, que l'on interprétait alors comme "venu de la Lune".

Robé note que très peu d'éléments nous sont parvenus sur ce cas, les archives locales ayant été détruites durant la dernière guerre, et que sa source est une enquête du GPUN de février 1979.

Albert Rosales de son côté a appris que le biologiste en question était Narcisse Cézard, qui se promenait le long d'un chemin boisé quand il a repéré l'objet inconnu atterrissant sur un terrain. Il aurait vu plusieurs personnages anthropomorphes, ou silhouettes, se déplaçant autour de l'objet.

Nous sommes donc en présence d'une possible RR3 !


***

Le 11 mars 1936, Adeline Pietoquin (28 ans), Gabrielle Hams (26 ans) et Mlle Giroux témoignent de plusieurs apparitions de la Vierge et disent avoir obtenus des messages divins.

En juillet 1947 l'évêque diocésain rend le jugement négatif. Le 4 février 1951 au sujet de ces faits et autres prétendues apparitions, le Cardinal Ottaviani, assesseur du Saint-Office, évoque des "explosions impressionnantes d'un sentiment religieux instinctif, n'ayant plus de trace de lumière de la raison, ni de considération de la grâce, n'ayant plus de frein, ni de gouvernement". 

Sources: Dictionnaire des "apparitions" de la Vierge Marie par René Laurentin et Patrick Sbalchiero. Catalogue régional des Observations d'Humanoïdes du Nord-Est de la France et du Luxembourg de Raoul Robé.


***

En 1938 (absence de date). Une femme affirma avoir vu la Vierge en allant chercher du bois dans une ancienne galerie de mine abandonnée. Probablement celle de notre mine de fer, ce qui permettrait d'identifier précisément l'endroit en question lors d'investigations sur le terrain.

L'apparition la plus controversée a été celle rapportée par Lucien Cézard, abbé et curé de Bouxières-aux-Dames, en compagnie de plusieurs adultes en 1938. La "Sainte vierge" leur serait apparue en 1938, aurait prédit une grande guerre pour un jour précis de mars 1939. Lucien Cézard a alors fondé le culte non reconnu de "Notre-Dame du pauvre petit tunnel", mais le jour dit de 1939, la guerre n'avait pas encore éclatée. 


Article sur cette histoire locale méconnue paru dans l'Est Républicain


Lucien Cézard, pas démonté pour autant, a donc lors de la messe suivante remercié la Vierge "d'avoir retenu le bras de son fils et épargné ce fléau à la France", hélas la guerre éclatera tout de même. Le culte de "Notre-Dame du pauvre petit tunnel" finira tout de même par être interdit par l'évêque local, en 1943, ce qui n'empêchera pas Lucien Cézard de publier un livret de 32 pages, "Pour la défense de la vérité". Les Apparitions de Notre-Dame de Bouxières au Tunnel et dans le sanctuaire de l'église" et "Vers un Monde Nouveau".

L'Eglise n'a reconnu aucune de ces apparitions qui ont déclenchées des controverses chez les paroissiens de la commune, avec des "pour" et des "contres".

Expulsion de l'abbé Cézard le 24 juin 1948 (Source: Chasseurs de mémoires)


Pour l'anecdote, il est étonnant de retrouver deux personnages du nom de Cézard (parfois orthographié Césard) dans ces histoires, serait-ce encore un phénomène synchrone, le fait du hasard ou bien la récurrence patronymique locale ?

***

Le 15 aout 1974. Au lieu-dit "la pelouse", une aire de promenade surplombant la vallée de la Meurthe, trois enfants et adolescents discutent assis parterre. Soudain, vers 21h30, un personnage blanc, petit (1.20m à 1.50m) et massif, portant une tête cubique sans visage marche derrière eux en sortant de derrière un arbre. Il s'éloigne d'une démarche mécanique. Les témoins paniqués par l'étrangeté du personnage, s'enfuient pour aller chercher leurs parents au village. Cependant, un peu plus haut, un couple de promeneurs constate le passage d'une insolite silhouette blanche qui s'enfonce dans le bois bordant "la pelouse". Peu rassuré, le couple se dirige vers la sortie du lieu et rencontre la famille des enfants arrivant au village. Devant les neuf personnes présentes, la silhouette réapparaît au loin devant les bois avant de disparaître définitivement à l'intérieur de ceux-ci.


Aperçu de l'entité décrite par les enfants (cas n°27 du catalogue de Raoul Robé)


***

12, 15 et 17 octobre 1978 (des confusions au niveau des dates et heures suivant les sources), l'affaire des adolescents ...

Albert Rosales indique dans son catalogue qu'à Bouxières aux Dames, France, le 12 octobre 1978, à 23h10, trois adolescents voyageaient à petit scooter à moteur près du village quand ils ont remarqués un personnage d'aspect humain phosphorescent blanc flottant vers le côté de la route. Il portait une tenue comme une tunique transparente; il a alors flotté vers les témoins sans toucher le sol. Avant de quitter le secteur à grande vitesse, un des témoins a pointé une lampe-torche sur le personnage.

Albert Rosales indique que la source est : "le Project Bécassine, Denys Breysse,".

Albert Rosales indique encore dans son catalogue, que le 15 octobre 1978, à 22h00, deux jeunes impliqués dans la rencontre précédente aux bois de "La Pelouse" sont revenus à la scène sur leur vélomoteur et se sont garés en bordure des bois. Alors qu'ils observaient, soudainement deux formes blanches "verticales" quittent les bois passant sous quelques fils à haute tension. Les apparitions identiques semblent ne pas toucher la terre. Effrayé mais curieux en même temps, les témoins dirigent leurs phares sur les personnages et essayent de se rattraper par rapport aux personnages esquivant de grands chênes en avant d'eux, toutefois les personnages s'écartent très rapidement et disparaissent de la vue.

Albert Rosales indique que la source est : "le Catalogue régional du GPUN octobre 1978. Raoul Robé".

Albert Rosales indique enfin dans son catalogue, que le 17 octobre 1978, à 23h00, trois jeunes impliqués dans la rencontre précédente cette fois accompagnée de deux filles conduisaient vers les bois afin de revoir les personnages mystérieuses. Un des garçons est armé avec une lampe-torche et conduit le long du bord du bois. Soudainement de derrière un grand arbre voisin, une forme phosphorescente apparaît devant eux. Le garçon dirige sa lampe-torche vers le personnage et le conducteur essaye de diriger les phares vers lui également. La silhouette se sauve alors dans les bois épais à grande vitesse et disparaît de la vue.

Albert Rosales indique que la source est : "le Catalogue régional du GPUN octobre 1978. Raoul Robé".

***

Dessin de Raoul Robé


Pour en finir avec les phénomènes ufologiques purs et durs, mentionnons encore un cas survenu le 11 décembre 1979 au niveau du pont situé au Sud de la commune et surplombant la Meurthe. 

Les témoins sont en voiture et observent un curieux phénomène vers 17h55. La conductrice s'arrête après le pont et les témoins reviennent sur celui-ci à pied. Ils voient alors un objet rectangulaire de couleur aluminium. Une très forte luminosité verte est visible à l'arrière et deux faisceaux blancs son visibles à l'avant. L'objet est immobile vers l'Ouest, puis se déplace à vitesse lente. Un motocycliste s'arrête aussi pour l'observer.

***

Et depuis ? Plus rien ne nous parvient comme information, ce qui ne veut pas dire pour autant que quelques personnes puissent observer quelques lueurs insolites de temps à autre en gardant le silence.

Quoiqu'il en soit, une telle récurrence de cas dans un périmètre aussi réduit à de quoi soulever l'interrogation.

Nous sommes manifestement dans un cadre d'un "microcosme" local avec un riche contexte historique, de légendes populaires sur fond de mysticisme, le tout pouvant être baigné dans une configuration géologique particulière pouvant pourquoi pas générer des phénomènes lumineux que les gens ne parviennent pas à appréhender de façon rationnelle, du moins en apparence seulement. Aujourd'hui des scientifiques audacieux s'activent en divers endroits de la planète pour tenter de déceler les mystères des plasma qui seraient dit-on capables de nous influencer psychiquement, au niveau de la conscience, voir de pouvoir interagir directement avec eux, mais ceci est un autre domaine bien particulier qui ne doit pas tomber entre de mauvaises mains, laissons faire le temps, la science doit être de notre côté et faire table rase des clichés "soucoupiques" et autres "litanies" condescendantes sceptiques.


2 commentaires:

  1. Très intéressantes ces histoires locales. Il faut que j'arrive à en dégoter des "comme ça" chez moi. En fouillant bien, je vais peut-être arriver à en trouver, qui sait...

    RépondreSupprimer
  2. C'est le cas. Chaque région a ces propres particularités en matière d'éléments insolites ayant un rapport de près ou de loin au phénomène OVNI. Ceux qui prétendent être ufologues aujourd'hui ont extrêmement de mal à intégrer les thèmes dits paranormaux dans leur travail. Ceci forme un tout indivisible et l'on constate bien souvent que différents types d'événements se superposent sur un secteur en particulier. Il s'agit de zones d'anomalies qui restent parfois en sommeil plusieurs années durant, puis qui se réactivent du jour au lendemain sans que nous sachions vraiment pourquoi.

    RépondreSupprimer